Le syndrôme de perméabilité intestinale dans le sport d’endurance

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Selon Thierry Souccar, “Les troubles digestifs sont très fréquents notamment chez les sportifs d’endurance et d’ultra-endurance. En fonction du type d’épreuve, des symptômes retenus et de l’intensité de ces symptômes, la prévalence des troubles digestifs peut atteindre 30 à 90 % des athlètes”. Une étude menée par Oktedalen met en évidence une augmentation de la perméabilité intestinale chez 100% des coureurs participant à un marathon ou à un semi-marathon.

L’hyperperméabilité intestinale

Pendant un effort d’endurance, l’afflux sanguin se fait de manière privilégiée vers les muscles (cœur, jambes, bras..). En contrepartie, l’irrigation sanguine de l’intestin chute considérablement (à 70% du VO2max, le flux sanguin au niveau intestinal est diminué d’environ 80%). Ce phénomène explique en partie les crampes, les diarrhées et les nausées rencontrées par le sportif. A l’inverse, quand l’effort est terminé, le sang quitte les muscles et afflue vers la paroi intestinale. Ce phénomène entraîne ainsi une hyperperméabilité de la paroi intestinale durant les deux heures qui suivent l’effort.

Au cours de cette période, tout ce que l’athlète va ingérer sera plus facilement transformé et métabolisé par l’organisme. Un mécanisme vertueux quand on veut reconstituer rapidement ses réserves de glycogène et réparer ses muscles. Mais elle peut également être néfaste si on a une mauvaise flore intestinale. En effet, des substances (bactéries, toxiques, polluants, additifs, …) passent alors de manière incontrôlée la barrière intestinale, ce qui provoque des désordres : alternance entre constipation et diarrhées ou encore syndrome de l’intestin irritable.

Lorsque les efforts sont répétés et intenses, un syndrome de perméabilité intestinale (“leaky gut syndrom”) peut s’installer. Cette porosité des muqueuses devient chronique, couplée à un état inflammatoire et pro-oxydatif qui favorise la baisse des défenses immunitaires. Cet état, fréquent chez les sportifs, est susceptible de créer une endotoxinose, c’est à dire que des débris bactériens vont se retrouver dans le sang. Cette “endotoxinose” fait apparaître des malaises, des épisodes de torpeur, des états grippaux après une longue course. Sur le long terme, des tendinites à répétition, des douleurs chroniques, des allergies, des intolérances alimentaires ou des maladies auto-immunes sont susceptibles d’apparaître.

Conseils avant une épreuve longue

  • Eviter tout excès de glucides la veille d’une course. Les réserves en glycogène musculaire se réalisent en effet au cours de la semaine précédente.
  • Terminer le repas d’avant-course au minimum 3h avant le départ et boire régulièrement un volume total de 300 à 500ml.
  • Ne pas démarrer en sur-régime
  • Boire régulièrement au cours de l’effort
  • Ne pas abuser du café ou du thé avant une épreuve
  • Bien choisir sa boisson de l’effort : isotonique, associant plusieurs sources de glucides, en évitant les trop grandes concentrations en fructose.
  • Eviter les aliments riches en fibres insolubles les jours avant une compétition.
  • Ne pas prendre d’anti-inflammatoires avant une compétition

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Sources

synergia.com

santé-et-nutrition.com

Florence Bonnardel

Rédactrice, J’aime recueillir les témoignages, inventer des histoires et trouver la poésie partout où elle se cache. D’un optimisme interminable, je laisse la vie me surprendre avec son lot de nouveaux défis. Mon rêve : faire le tour du monde à vélo… En attendant, j’enchaîne les cours de SPRINT !

Cette publication a un commentaire

  1. Louis RGD

    Je connaissais pas ce syndrome, c’est très étonnant !
    Entoucat merci, j’ai appris des choses aujourd’hui...

    Merci

    Louis

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