L’INSEE pointe les stéréotypes de genre dans le sport

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Une étude de l’INSEE fait le point sur habitudes sportives des français. Elle met en évidence l’absence de mixité dans certaines disciplines. En voici un extrait.

En 2015, 45% des femmes et 50% des hommes de 16 ans ou plus déclarent avoir pratiqué une activité physique ou sportive au cours des douze derniers mois. Un tiers des femmes comme d’hommes en pratiquent régulièrement, au moins une fois par semaine.

Des écarts plus marqués chez les jeunes

50% des femmes âgées de 16 à 24 ans déclarent avoir pratiqué au moins une activité physique ou sportive dans l’année et 33% régulièrement chaque semaine, contre respectivement 63% et 45% des hommes de cette classe d’âge. Selon l’institut, les raisons sont multiples : “lassitude”, “manque de temps”, “difficultés de transport ou insatisfactions liées à l’ambiance”. Les jeunes filles pourraient être découragées par un manque d’offre ou de créneaux horaires attrayants.. Le manque de temps pour les femmes est aussi un facteur important chez les femmes de 25-30 ans, “période de la vie où se conjuguent souvent entrée sur le marché du travail et constitution d’une famille”.

La persistance de stéréotypes de genre

Ces stéréotypes poussent les femmes à être moins représentées dans les sports collectifs : l’Insee indique que 20% des personnes qui ont participé à une activité sportive collective sont des femmes ; tandis que 56% des personnes qui ont fait de la marche à pied sont des femmes. “Les femmes sont surreprésentées en danse et en gymnastique”, indique l’étude de l’Insee. En 2014, près d’une personne sur deux adhère à l’idée selon laquelle « certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçons » (Burricand et Grobon, 2015). De fait, l’activité sportive choisie par les enfants (ou leurs parents) est souvent fonction des valeurs qu’elle véhicule : grâce, souplesse, agilité pour les filles ; endurance, rapport de force et esprit de compétition pour les garçons (CGSP, 2014). Enfin, pratiquer un sport « masculin » est d’autant plus difficile pour les jeunes filles qu’elles peuvent renvoyer physiquement une image non conforme à la norme corporelle féminine, musculature et force physique étant plutôt associées à la masculinité (Louveau, 2007). Des stéréotypes analogues, mais inversés, jouent probablement pour éloigner les garçons des sports jugés « féminins ».

Marche à pied et natation : des disciplines mixtes

La marche à pied est l’activité physique ou sportive la plus pratiquée par les femmes comme par les hommes. En 2010, 74 % des femmes ayant pratiqué une activité physique ou sportive au cours des quatre dernières semaines ont fait de la marche à pied ; loin derrière, elles sont 21 % à avoir fait de la gymnastique, 20 % de la natation et 18 % du vélo. La marche à pied est également la première activité exercée par les hommes sportifs (61 % d’entre eux) ; elle devance nettement le cyclisme et la course à pied (27 % et 18 %). Certaines disciplines comme la marche à pied ou la natation sont mixtes : 56 % des marcheurs et autant de nageurs sont des femmes.

Quel que soit leur âge, les femmes sont ainsi largement minoritaires parmi les adeptes des sports de raquette : seulement un pratiquant sur trois de tennis, squash, badminton ou tennis de table est une femme ; de même, elles ne représentent qu’un pratiquant sur cinq de sports collectifs (football, basket-ball, volley-ball, handball, etc.). Les femmes sont en revanche surreprésentées en danse (à hauteur de 62 %, le taux de féminisation atteignant même 68 % parmi les danseurs de 16 à 24 ans), et encore davantage en gymnastique (79 % de femmes, jusqu’à 84 % parmi les pratiquants quadragénaires).

Trois fois plus d’hommes que de femmes participent à des compétitions

En 2015, 17 % des femmes ayant pratiqué régulièrement une activité physique ou sportive au cours des douze derniers mois, dans le cadre d’un club ou d’une association, ont participé à une compétition sportive. Cette proportion est trois fois plus élevée parmi leurs homologues masculins (52 %).

Pour les femmes comme pour les hommes, participer à des compétitions est plus fréquent chez les jeunes de 16 à 24 ans : 35 % des femmes et 69 % des hommes de cette classe d’âge exerçant régulièrement une activité physique ou sportive de manière encadrée sont dans ce cas. Avec l’âge, la pratique compétitive se réduit, mais plus modérement pour les hommes ; les femmes deviennent donc de plus en plus minoritaires parmi les compétiteurs. Parmi les 50-64 ans exerçant une activité régulière et encadrée, les femmes sont ainsi quatre fois moins nombreuses que les hommes à participer à des compétitions (10 % contre 39 %).

Les différences de motivation entre jeunes femmes et jeunes hommes concernant la pratique physique ou sportive peuvent en partie expliquer la moindre pratique compétitive féminine, les hommes déclarant chercher davantage à dépasser leurs limites. Mais d’autres facteurs semblent également être à l’œuvre : en 2014, six personnes sur dix considèrent que la moindre participation des filles à la compétition sportive s’explique principalement par un manque d’encouragements, et non par un manque de capacités suffisantes ou un défaut de goût pour la compétition (Burricand et Grobon, 2015).

Florence Bonnardel

Rédactrice, J’aime recueillir les témoignages, inventer des histoires et trouver la poésie partout où elle se cache. D’un optimisme interminable, je laisse la vie me surprendre avec son lot de nouveaux défis. Mon rêve : faire le tour du monde à vélo… En attendant, j’enchaîne les cours de SPRINT !

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