L’automédication chez les sportifs amateurs

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L’automédication se définit comme un acte volontaire de consommation d’un médicament et/ou d’un complément alimentaire, sans l’avis préalable d’un médecin. À cette pratique, peut s’ajouter la perte de contrôle de cette consommation, laquelle peut mener à une conduite dopante. Fanny Buckinx, chercheuse au département de Santé Publique, Epidémiologie et Economie de la Santé à l’université de Liège en Belgique, alerte sur ce phénomène qui touche une part grandissante de sportifs amateurs, notamment dans les clubs de fitness.

Près de 50% des sportifs amateurs fréquentant les clubs de fitness prennent des médicaments (37%) et/ou des compléments alimentaires (23%) sans l’avis d’un médecin.

“C’est la conclusion d’une étude du service de Santé Publique de l’Université de Liège. Pour la réaliser, la chercheuse Victoria Leclercq a rencontré 338 sportifs dans 11 centres de fitness en région Liégeoise. Ces sportifs déclarent consommer des médicaments pour lutter contre le mal de tête (42,7 %), l’écoulement nasal (33,3 %), contrôler la douleur (27,6 %) ou encore lutter contre le mal de gorge (18,7 %). Les compléments alimentaires sont davantage consommés pour améliorer l’état de santé (41,8 %), lutter contre la fatigue (37,4%), augmenter la masse musculaire (24,4 %), améliorer les performances (19,5 %) ou encore pour éviter un problème de santé (23 %).

De manière globale, 20 % des produits ingérés par ces sportifs contiennent une substance potentiellement dopante. Les produits dans lesquels on en retrouve le plus sont ceux qui permettent d’augmenter les performances (1,5 %) et l’endurance (1 %), de lutter contre l’asthme (3 %) et contre l’écoulement nasal (7 %). Ces produits contiennent des principes actifs considérés comme dopant comme la pseudoéphédrine, le salbutamol inhalé, le formotérol inhalé ou la salmétérol inhalé. De plus, 5 personnes déclarent consommer du cannabis, cette substance étant interdite par l’Agence Mondiale Antidopage.

Les sportifs amateurs plus jeunes, affiliés dans un centre de fitness depuis moins longtemps et pratiquant davantage de cours collectifs à composante cardiovasculaire, sont plus susceptibles de consommer des médicaments sans l’avis d’un professionnel. Par ailleurs, la pratique de cours collectifs de musculation augmente de 81 % la probabilité de consommer des compléments alimentaires et cette probabilité est augmentée de 7 % pour chaque heure supplémentaire pratiquée au club.

Malgré les bénéfices qu’ils peuvent en tirer, cette consommation de médicaments sans prescription n’est pas sans risque : mésusage du médicament, interactions médicamenteuses, retard du diagnostic et de la prise en charge de la pathologie sous-jacente, provenance des produits.

Nous observons une importante prévalence de la pratique d’automédication auprès des sportifs amateurs fréquentant les centres de fitness. En raison des dangers et des risques auxquels s’exposent les sportifs en adoptant ce comportement, il apparaît essentiel de mettre en place des mesures d’informations et de préventions concernant l’automédication.”

Photo by fJoshua Coleman on Unsplash

Florence Bonnardel

Rédactrice, J’aime recueillir les témoignages, inventer des histoires et trouver la poésie partout où elle se cache. D’un optimisme interminable, je laisse la vie me surprendre avec son lot de nouveaux défis. Mon rêve : faire le tour du monde à vélo… En attendant, j’enchaîne les cours de SPRINT !

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