Les vérités déroutantes sur l’alcool

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En cette période de fêtes de fin d’année, attention aux excès… surtout dans votre verre !
Si l’alcool est un produit à consommer avec modération, il nourrit les débats ! Est-il vraiment toxique ? Le vin permet-il de vivre plus longtemps ? Quelle est la boisson la plus saine ? En reprenant l’ensemble des dernières recherches scientifiques, cet article vous propose quelques pistes pour consommer de l’alcool sans risques…

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La vérité sur le produit alcool

Pour le professeur David Cameron-Smith, expert en nutrition, il est essentiel de comprendre exactement les effets de l’alcool sur le corps. “L’alcool (éthanol) est, en fait, un dépresseur neural et une toxine“, dit-il. “S’il a autant de succès, c’est parce qu’il procure un état d’euphorie à court terme et un sentiment de relaxation.” Un seul verre suffit parfois à soulager le stress après une dure journée de travail… Mais Cameron-Smith ajoute qu’au moment où le plaisir commence, les effets néfastes de l’alcool font basculer le cerveau dans une spirale dangereuse. “L’effet dépressif de l’alcool agit d’abord sur les parties inhibitrices du cerveau – notre côté prudent. Comme beaucoup d’entre nous l’ont appris à leurs dépens, après seulement quelques verres, des choses délirantes peuvent être dites et faites… Cet effet désinhibiteur peut également faire rejaillir de la colère, de la violence et engendrer des comportements à risque. Les troubles de l’élocution, la perte de contrôle, l’altération de la vision sont autant de signes que l’alcool est capable de prendre le pouvoir sur le cerveau.

« L’alcool est un dépresseur neural et une toxine… mais par une bizarrerie de la chimie, il procure un état d’euphorie à court terme et un sentiment de relaxation. »

Et ce n’est pas seulement préjudiciable à court terme. Le CIRC – Centre international de Recherche sur le Cancer – classe l’alcool parmi les cancérogènes du groupe 1, au même titre que l’amiante et le tabac. Il est cité comme « une cause des cancers du sein, du côlon et du rectum, du larynx, du foie, de l’œsophage, de la cavité buccale et du pharynx ; et comme cause probable de cancer du pancréas. Pour couronner le tout, il est également démontré qu’une consommation modérée d’alcool affecte le cerveau, et pas dans le bon sens. Dans une étude réalisée sur le long terme, des chercheurs anglais ont évalué les performances cognitives de 550 hommes et femmes sur 30 ans. Ils ont ensuite réalisé des IRM de leur cerveau pour examiner la taille de l’hippocampe – la zone du cerveau associée à la mémoire. Ils ont trouvé un certain nombre d’indicateurs mettant en évidence l’impact négatif de l’alcool sur le cerveau : 35 % de rétrécissement du côté droit de l’hippocampe chez les abstinents, un rétrécissement de 65 % chez ceux qui buvaient en moyenne entre 14 et 21 unités par semaine, et 77 % pour ceux qui buvaient 30 unités ou plus par semaine. L’équipe a également découvert que la matière blanche (la partie du cerveau qui relie différentes zones de matière grise) était de moins bonne qualité chez les personnes qui buvaient le plus.

Boire de l’alcool permet de vivre plus longtemps ?

Une grande étude publiée en 2017 dans le Journal of the American College of Cardiology a interrogé 333 000 personnes sur leurs habitudes de vie et les a suivies pendant huit ans. Il a révélé que les buveurs légers et modérés (14 verres ou moins par semaine pour les hommes et sept ou moins pour les femmes) étaient environ 20% moins susceptibles de mourir de quelque cause que ce soit par rapport aux abstinents.

« boire du vin ne peut pas faire de mal à celui qui a un mode de vie sain… »

C’est l’une des nombreuses études à suggérer que les abstinents pourraient mourir plus tôt que les buveurs légers à modérés. Pourtant, malgré de nombreuses preuves, les raisons sous-jacentes font l’objet d’un lourd débat scientifique. En effet, il est difficile de séparer les avantages d’une consommation modérée d’alcool des autres facteurs liés au mode de vie.
Dans le passé, le fait que les Français aient des taux de maladies cardiaques inférieurs à ceux de la population américaine était lié à leur consommation de vin rouge (les chercheurs ont identifié que des quantités modestes d’alcool pourraient améliorer les niveaux de bon cholestérol (HDL-cholestérol)). Mais l’explication la plus probable c’est que les Français sont généralement plus minces, plus en forme et plus actifs.
Il est donc difficile d’en conclure que l’alcool améliore la santé. On peut dire en revanche que boire du vin ne peut pas faire de mal à celui qui a un mode de vie sain.

LA SCIENCE EN BREF :

  • Boire en excès entraîne un risque de mort prématurée
  • Il existe des preuves que la consommation légère à modérée pourrait avoir un effet protecteur sur le cœur
  • Mais il n’y a pas suffisamment de preuves pour encourager à boire pour des raisons de santé.

Si vous ne buvez pas, ne commencez pas, vous ne manquerez aucun avantage pour la santé !

Il y a quelques années, la légende de la danse fitness Gandalf Archer Mills a décidé d’arrêter de boire de l’alcool et cela a totalement changé sa vie. 

« J’ai commencé à mieux dormir, j’ai également perdu du poids assez facilement et je me suis rendu compte que si je prenais un peu de poids, je pouvais revenir à la normale plus rapidement. »

Bien sûr, l’abstinence n’est pas la seule option. Il y a des millions de personnes qui apprécient joyeusement l’alcool et qui en consomment d’une manière très saine.

Comment limiter les risques autour de la consommation d’alcool ?

Tout d’abord, buvez de l’alcool consciemment – pas par soif ou par nervosité – et alternez toujours un verre d’alcool avec un verre d’eau.
Chaque semaine, prévoyez deux jours consécutifs sans en consommer du tout. Et soyez régulier. Ne vous empêchez pas de boire la semaine pour surconsommer le week end. La consommation excessive d’alcool est associée à un ensemble de risques pour la santé, y compris les blessures.
Lors d’une soirée, essayez de vous limiter à trois verres ou moins, et sachez qu’un verre « standard » est probablement inférieur à la quantité que vous y mettez.
Enfin, lorsque vous choisissez votre boisson, ne vous laissez pas berner par les allégations marketing.

Consommation d’alcool : les meilleures options nutritionnelles

Beaucoup de gens pensent que la bière est riche en sucre et en glucides. En fait, la bière ne contient pas beaucoup de sucre. Une bouteille de bière de 330 ml peut contenir aussi peu qu’un gramme de sucre, même moins.
La plupart des bières sont relativement faibles en glucides. Les bières dites « à faible teneur en glucides » sont un triomphe du marketing. Une bière « 75 % de glucides en moins » par exemple, contient en effet deux grammes de glucides contre huit grammes dans une bière standard. Mais cela permet d’économiser une quantité négligeable de calories : 27 calories par bouteille.
La plupart des vins contiennent peu de sucre – moins d’une cuillère à café par verre. Ce sont les boissons que l’on mélange à l’alcool qui ajoutent du sucre à la boisson.
Ce ne sont pas les glucides ou le sucre dans la bière, le vin, le whisky ou autre qui font grossir, c’est l’alcool. L’alcool renferme presque deux fois plus d’énergie que le sucre : un gramme d’alcool apporte 7 calories (29kJ) contre un gramme de sucre avec 4 calories (17kJ).
Moralité, ignorez les allégations de faible teneur en sucre ou en glucides et optez pour des options à faible teneur en alcool.

CONSEILS POUR BOIRE INTELLIGEMMENT

  • Éviter de siroter sans réfléchir par soif ou par nervosité
  • Alterner des verres d’eau avec des verres d’alcool
  • Ne pas consommer de l’alcool tous les jours
  • Limiter les quantités (trois verres ou moins)
  • Choisir les options « faible teneur en alcool » plutôt que « faible teneur en sucre » ou « faible teneur en glucides »
  • Boire avec modération

Pas de sport après une cuite !

Enfin, le professeur Cameron-Smith conseille d’être attentif à l’impact de l’alcool sur l’effort physique. « Lorsque vous faites de l’exercice, les processus de réparation et de re-synthèse prennent plusieurs heures, voire plusieurs jours. Les effets déshydratants de l’alcool et sa capacité à altérer la fonction hépatique compromettent notre capacité à reconstituer les réserves de glycogène (sucre) nécessaires à l’activité aérobie. L’alcool interfère également directement avec les voies de synthèse des protéines dans le muscle, réduisant la capacité de réparation et de reconstruction musculaire.

Un autre mythe s’effondre : non, le sport ne permet pas d’éviter la gueule de bois.

« Une séance d’entraînement peut certes déculpabiliser après une nuit d’excès, mais en réalité, ce n’est pas une bonne idée de faire de l’exercice en lendemain de soirée. Même une déshydratation modeste compromettra les performances. Par ailleurs, les niveaux de toxine acétaldéhyde rendent difficile le contrôle de la glycémie par le foie”.

En conclusion, aucun entraînement ne saura réparer les dégâts de la veille trop arrosée.

Florence Bonnardel

Rédactrice, J’aime recueillir les témoignages, inventer des histoires et trouver la poésie partout où elle se cache. D’un optimisme interminable, je laisse la vie me surprendre avec son lot de nouveaux défis. Mon rêve : faire le tour du monde à vélo… En attendant, j’enchaîne les cours de SPRINT !

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